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Notre-Dame de Béchouate        Le sandwich le plus long du monde

 

Notre-Dame de Béchouate

Notre-Dame de Béchouate (23 septembre 2004)

Des pèlerins par dizaines de milliers affluent vers la statue miraculeuse de la Vierge, "Reine de la paix du monde et de l’amour".
 
Depuis le 21 août, le sanctuaire de Notre-Dame de Béchouate, à Deir el-Ahmar (20 kilomètres au nord de Baalbek et à 105 kilomètres de Beyrouth), ne désemplit ni de jour ni de nuit. Les pèlerins y affluent par milliers, venus de toutes les régions libanaises, mais aussi de Syrie et de Jordanie. A la fête de l’Assomption (15 août), et traditionnellement, Deir el-Ahmar, siège de l’évêché maronite de Baalbek-Hermel, est visité par des foules de fidèles des deux grandes religions chrétienne et musulmane qui viennent y solliciter l’intercession de la Vierge. Mais ce que l’on y voit cette année sort totalement de l’ordinaire. L’extraordinaire affluence des fidèles, dont le nombre se chiffrerait par dizaines, voire par centaines de milliers, a commencé par un "signe" de la Vierge, dans la soirée du samedi 21 août, fête de Marie-Reine dans la liturgie latine. Ce soir-là, un jeune touriste musulman jordanien, Mohammed Hawadi (10 ans), arrivé sur place en pullman, avec son père, à partir des Cèdres, pénètre à l’intérieur de l’église.

Selon un témoin fiable, Wagih Keyrouz, parvenu devant la statue, le jeune Mohammed, fils d’une famille pieuse où le Coran est à l’honneur, s’entend prononcer une prière "plus grande que lui" : "Salut à toi, Vierge Marie, Reine du monde, de la paix et de l’amour. Des vieillards, des enfants et des femmes tombent, de par le monde. Instaure la paix, l’amour et la liberté sur la face de la terre, ô Reine du monde." Cette prière sort de la bouche de l’enfant alors même que la statue s’anime sous ses yeux, que sa robe ondule comme si elle était réellement faite d’étoffe, qu’elle cligne des paupières et que ses pupilles se déplacent horizontalement, puis verticalement, "comme pour faire le signe de la croix", pour reprendre une expression utilisée par des témoins. C’est qu’en effet, le jeune garçon, surpris, croit d’abord qu’il se trouve en présence d’une statue animée électriquement. Ses compagnons de voyage, alertés, constatent le phénomène. Ce même soir et durant les journées qui suivront, de nombreux fidèles verront la statue exsuder une huile odorante. L’affluence est telle que, quelques jours plus tard, une vitre sera fixée devant la statue dont le bas de la robe a commencé à se décolorer à cause des milliers de bouts de cotons et de mouchoirs avec lesquels les fidèles la frottent.

Le second signe

Le second "signe" donné par la Vierge survient le 29 août. Il s’agit d’une grâce accordée à un jeune étudiant, Serge Nakhlé, paralysé depuis trois ans après être tombé du balcon de l’appartement qu’il habite, à Roumieh. Etudiant en audiovisuel, Serge tentait de prendre une photo d’un arc-en-ciel quand l’accident s’est produit. Il s’en était sorti vivant, non sans avoir sombré auparavant dans le coma et passé 14 mois à l’hôpital de Bhannès. L’accident l’a laissé aux trois quarts paralysé et complètement insensible du côté droit. Venu en pèlerinage avec son père, Béchara Nakhlé, un commerçant de Broummana, et ses tantes, Serge, assisté de son père et de trois autres adultes, pénètre dans la chapelle avec son "walker" et avance lentement vers la statue. "Merci, merci", répond-il aux fidèles sur place qui lui ouvrent le chemin. Devant la statue, il prie : "Donne-moi seulement un signe que ce que je demande n’est pas impossible à Dieu." C’est la prière de foi imparable, cette foi invisible que l’Evangile compare, paradoxalement, à un grain de moutarde. C’est ainsi que Dieu souffre violence, mais c’est "la violence des pacifiques". Et la Vierge fait le signe de la croix avec le crucifix qu’elle tient des deux mains. Ses yeux deviennent mobiles et son regard se dirige de gauche à droite et de bas en haut, en croix. 

Fort de ce signe, Serge et son père quittent la chapelle, incommodés en partie par la cohue, et regagnent leur voiture. Avant de démarrer, sa mère, intuitive, lui demande s’il a "quelque chose à finir". "Oui, répond-il, écartez-vous". Il descend de voiture, refuse le walker et entre en extase. Il voit une voie lumineuse au bout de laquelle se tient la Vierge, qui lui fait signe d’approcher. Et le voilà qui avance, qui court, sans son walker. L’extraordinaire scène a été filmée. Il sort de son extase quelques moments plus tard, après être parvenu devant la statue de la Vierge. "Pourquoi pleurez-vous ?" interroge-t-il son père et les gens autour de lui. C’est alors qu’il constate qu’il se tient debout, dans la chapelle qu’il venait de quitter. Sur le chemin du retour, il constate que la sensibilité lui est revenue tout au long du côté droit, qui était totalement insensible depuis l’accident.

Une figure de lumière

Serge Nakhlé, que nous avons rencontré chez lui, en compagnie de son père, poursuit aujourd’hui sa rééducation, ainsi que le raffermissement de muscles atrophiés après des années d’inaction. Son sens de l’équilibre, qui était perdu, lui est revenu. Son médecin traitant, le Dr Paul Bejjani, ne peut que constater l’extraordinaire changement. A Medjugorje (village croate en ex-Yougoslavie), en juin dernier, une figure de lumière avait annoncé à Serge Nakhlé qu’il guérirait. En pèlerinage sur les lieux avec ses parents, l’une des voyantes, Maria Pavloviç, avait accepté de prier pour lui. Dans la petite sacristie où il s’était isolé, avec deux prêtres libanais, Serge avait passé le moment de prière à verser des torrents de larmes. Interrogé par son père à ce sujet, il lui avait confié, par la suite, qu’il s’était retrouvé dans un espace de grande blancheur et qu’une figure humaine, dont il n’avait pas vu le visage, l’avait touché à l’épaule en lui annonçant qu’il marcherait. Deux autres guérisons miraculeuses auraient été enregistrées depuis, celles de Sylvana Kosseify, victime d’une hémiplégie qui l’avait rendu aphone, et de Assaad Chamoun, qui souffrait de problèmes articulaires. Le jeune Jordanien, pour sa part, est revenu remercier la Vierge, avec son père, une semaine après sa "rencontre" du 21 août. Lui aussi a été guéri de douleurs au bras et à la colonne vertébrale.  

Le suivi pastoral
Le père Fady Bassil est un homme du terroir, un homme pieux et pratique. Assisté d’un autre prêtre, le père Elie Akoury, et sous la direction de l’évêque Mgr Mounged el-Hachem, son bon sens et ses dons administratifs ne sont pas de trop pour mettre de l’ordre dans toute cette invasion. Des milliers de fidèles, descendant de pullmans climatisés, submergent tous les jours le sanctuaire et la paroisse, sans lui laisser le temps de respirer. Dans l’après-midi, la foule marque un temps de pause et la chapelle est plus accessible. Mais les huit messes quotidiennes célébrées désormais à Béchouate ne sont pas de trop pour servir les fidèles. La dernière messe est célébrée à 22 heures, et la procession autour de l’église est suivie par plus de 500 fidèles. Pour éviter la chaleur de la journée et la foule, des pèlerins viennent sur place dès minuit. Le père Bassil a pu compter jusqu’à huit autocars arrivant sur place à cette heure tardive... sinon très matinale. Beaucoup arrivent à l’aube, avant la cohue des pullmans. Il le faut, du reste, pour pouvoir prier dans la chapelle. En cours d’avant-midi, il est impossible de s’y recueillir tant la foule est dense. L’atmosphère, il faut dire, n’y est pas toujours de prière. Beaucoup sont là pour le spectacle. 

Encouragé par le patriarche maronite et par le nonce apostolique, qui a visité les lieux incognito, un extraordinaire effort d’organisation a été déployé pour conduire la foule à la prière. Cet effort a réussi et les confessions se multiplient dans la grande église. C’est un signe qui ne trompe pas. La hiérarchie religieuse reste prudente quant à l’authenticité du phénomène, comme de coutume. La part de l’exaltation doit nécessairement être faite. Par ailleurs, toute sorte de natures viennent là, et pas toujours pour la bonne raison. Des exaltés, des illuminés cherchent à s’approprier le phénomène, pour justifier des prophéties douteuses. Les prêtres rapportent la visite d’une femme qui célèbre l’eucharistie toute seule, à son domicile… Heureusement, les autres ordres religieux maronites s’y sont mis et la paroisse bénéficie, depuis deux semaines, d’un appui spirituel régulier. 

Logistique 
Sur le plan pratique et logistique aussi, les choses s’organisent. L’affluence est une manne inespérée pour la population locale et "tout le monde travaille", pour reprendre le mot de Zakiya Keyrouz, fille du propriétaire d’un restaurant accolé à la nouvelle église, une enseignante venue aider ses parents durant la saison d’été. Depuis l’invasion des pèlerins, ses parents dorment sur place et préparent dès 5 heures du matin la pâte des "mankouchés" qu’on leur demande à longueur de journée, jusqu’à épuisement du stock et des forces. La Défense civile, l’eau potable, les routes, les toilettes, les premiers secours, tous les services ont été dépassés par ce qui s’est produit. La nécessité d’un centre de la Défense civile à Béchouate s’est imposée dès les premiers jours d’affluence, pour la commodité des visiteurs. La noria des citernes d’eau n’a plus cessé, depuis, alimentant lieux publics et cafés complètement débordés, qui font office de lavabos et de toilettes publiques. Les samedis-dimanches, plus de cent agents y règlent la circulation, tandis que, sur ordre du président de la République, des portions de route commencent à être réasphaltées. En fait, tout Béchouate participe à l’effort d’organisation du pèlerinage, qui a dépassé toutes les attentes. Des dizaines de bénévoles venus du wakf, de la municipalité ou de confréries de laïcs encadrent les pèlerins. "Vous êtes libres de le croire ou pas, lance une bénévole remplissant de petits sachets en plastique, en vingt jours, nous avons distribué quatre tonnes et demie d’encens !" 

Pontmain, la Vierge de l’Espérance
L’histoire de l’apparition de la Vierge à Pontmain est l’une des plus belles à conter. En 1871, l’armée prussienne déferle vers l’ouest de la France. Pontmain est un hameau d’une quinzaine de maisons perdu dans la région, situé à 50 kilomètres au nord de Laval, une position qui commande l’accès au pays breton. Nous sommes en janvier et la neige recouvre le sol et les toits. La nuit vient de tomber, une nuit sans lune. Jamais les enfants, Eugène, Barbedette (12 ans) et son frère Joseph (10 ans), n’avaient vu autant d’étoiles. A six heures et demie, ils sortent de chez eux et voient, au-dessus d’une grange qui fait face à leur chaumière, un signe dans le ciel. Une dame, les mains tendues dans un geste d’accueil. Elle porte une tunique faite d’une étoffe bleue sombre parsemée d’étoiles d’or, comme le plafond de l’église. Elle sourit en plein ciel. La tunique bleue étoilée, sans ceinture, tombe droit sur des chaussons à ruban d’or. Un voile noir encadre la figure petite et blanche. Il couvre le front aux deux tiers et retombe en arrière jusqu’à la taille. Sur la tête, une sorte de toque dont les bords s’évasent vers le sommet, sans autre ornement qu’un liseré rouge à mi-hauteur.
 
Alertés, les parents, le voisinage et bientôt le curé et toute la commune ne voient rien. Ils seront six enfants à décrire la scène merveilleuse qui se déroule sous leurs yeux. Une veillée de prière s’improvise, litanies et chants alternent. La dame embellit au fur et à mesure de la prière. Elle semble se rapprocher et grandir. Cette croissance est harmonieuse, proportionnée. Les étoiles qui parsèment sa robe se multiplient. C’est une véritable féerie astrale. Puis, dans l’intervalle entre le toit de la maison et les pieds de l’apparition, une banderole blanche apparaît. Sur le fond clair, des lettres couleur d’or, comme des capitales d’imprimerie, vont se tracer. Les enfants épellent au fur et à mesure qu’elles s’inscrivent : "Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher." C’est la Vierge. Vers 21 heures, alors que toute la commune est à genoux dans la neige et que, sous la conduite du curé commence un examen de conscience, un grand voile blanc apparaît aux pieds de la Vierge, monte lentement devant elle et la cache progressivement, de bas en haut. Il est neuf heures. Chacun rentre chez soi, le cœur apaisé. Toute crainte s’est envolée. Le 22 janvier, les troupes allemandes se retirent. Pontmain et la Bretagne sont providentiellement épargnés. A l’abattement et au doute des premières semaines de 1871 succède le sentiment qu’un cauchemar se dissipe.

Après le soir du 17 janvier, les voyants entrent, comme on dit, dans "la voie commune". Ils mèneront une vie obscure, généreuse, consacrés à Dieu pour la plupart. Un grand mouvement de prière naît de l’événement, qui servira de signe d’authenticité à l’évêque du lieu. Pontmain, où la Vierge est connue sous l’appellation Notre-Dame de l’Espérance, accueille annuellement, de nos jours, 300.000 pèlerins. Il n’existe aucun document écrit retraçant l’histoire du sanctuaire de Notre-Dame de Béchouate, ni la raison pour laquelle c’est une statue de la Vierge de Pontmain (Bretagne-France) qui trône dans la niche de la petite église historique. Du sanctuaire, on sait qu’il a été ravagé, en 1905, par un incendie, puis restauré. Par ailleurs, selon une tradition orale, l’installation de la statue de la Vierge de Pontmain daterait de 1880. Ce serait un père jésuite français, auquel la population avait demandé une statue de la Vierge, qui aurait fixé son choix sur la Vierge de Pontmain. 
 
"Lève-toi et marche !"
Sylvana Kosseyfi (42 ans), une veuve vivant avec son fils unique, nous accueille dans son modeste chez elle, à Jbeil, prépare le café et, après s’être assise, affirme calmement que, normalement, elle aurait dû être aujourd’hui dans la phase terminale de sa maladie, avec à peine trois à quatre mois d’espérance de vie. Sylvana est arrivée à Béchouate sur son walker, le 3 septembre au soir, percluse et péniblement assistée d’amis. Elle ne demande pas la guérison, non, mais juste une fin dans la dignité et l’autonomie, ainsi qu’un bon avenir pour son adolescent de garçon. Parvenue devant la statue de la Vierge, elle tend son écharpe à un jeune homme qui se trouvait près d’elle, lui demandant de le passer sur la vitre de protection. Après l’avoir repris, elle l’enroule autour de son cou et hume une délicieuse odeur de fleurs. Elle pense d’abord que c’est de l’encens, mais comprend très vite qu’il n’en existe nulle part dans la chapelle. Elle s’adresse alors à la Vierge et lui demande un signe. Un "autre signe", faudrait-il dire. Elle entend alors dans son cœur la Vierge lui dire "Lève-toi et marche", non pas une, mais deux fois. "Maintenant ?" lui demande-t-elle, à la deuxième injonction. "Oui !" répond la Vierge. Elle court alors, en extase, vers la nouvelle église et s’agenouille sur la marche conduisant à l’autel, tandis que s’élèvent les prières d’action de grâce.

Sylvana Kosseyfi vit, depuis, dans la grâce. Dans un torrent de grâce, faudrait-il dire. Il lui a fallu plusieurs jours pour "réaliser" ce qui s’était passé. La maladie ayant gagné le cerveau, elle vivait dans l’attente de la mort. Une vie de foi, de piété, d’obéissance à son directeur spirituel, marquée par des hémiplégies faciales qui la terrassaient de longues heures durant, des douleurs insoutenables à la tête et au corps, la langue lourde, et pouvant à peine franchir les quelques mètres qui séparaient sa chambre de la cuisine. Aujourd’hui, les douleurs ont disparu, l’appétit est revenu, la marche aussi et la détermination de témoigner sans réticence, quand l’occasion lui est donnée de le faire. Son médecin traitant la suit de près, afin de constater le caractère irréversible de ces progrès.
 
Une invitation à la rencontre
Il manque une parole aux manifestations de la Vierge à Béchouate, entend-on dire. Certes, mais si l’on fait le lien entre ces signes et d’autres, qui se sont multipliés ces dernières décennies, les mots non seulement ne manquent pas, ils font profusion. Le père René Laurentin, grand spécialiste des apparitions de Lourdes et de la rue du Bac, auteur d’un ouvrage de référence sur "La multiplication des apparitions de la Vierge aujourd’hui" (Fayard) et de chroniques sur Medjugorje, résume les choses très simplement : "Ces signes, dit-il, sont des invitations à la rencontre". "Le surnaturel sensible, ajoute-t-il dans un ouvrage sur l’apparition de Pontmain, n’est pas fait pour qu’on s’y attarde, mais pour être dépassé". Et le rappel n’est pas inutile. Le père Fady Bassil constate, pour sa part, une certaine "gourmandise" de surnaturel et affirme qu’il est malsain de s’attarder aux signes et d’en vivre. Au demeurant, il est presque de règle, affirme le père René Laurentin, qu’une apparition ou un signe s’accompagne de répliques, parfois surfaites. Ce fut, par exemple, le cas à Lourdes. Il n’est pas indifférent de souligner que, depuis le signe de Béchouate, une animation de la statue de la Vierge a été signalée au couvent de Ras-Baalbek et qu’une statuette de la Vierge à Fanar, dans la banlieue de Beyrouth, ait exsudé de l’huile parfumée.

C’est pourquoi l’Eglise a toujours été prudente à l’égard des signes et apparitions, de crainte de verser dans la crédulité et d’alimenter une piété superstitieuse. Pourtant l’Eglise prend soin de ne pas discréditer non plus la religiosité populaire, dans laquelle elle voit "une expression authentique de la foi", selon un document de la congrégation pontificale pour le Culte divin. Le document souligne que "la foi est appauvrie là ou est abandonnée ou minimisée la dévotion populaire". La canalisation de la ferveur populaire vers les sacrements est la réponse de l’Eglise à ces signes. En particulier les sacrements de réconciliation et de communion. "Occupez-vous des fruits, nous nous occuperons du reste", recommande la hiérarchie aux prêtres de paroisses. Et c’est souvent aux fruits que l’authenticité d’une apparition ou d’un signe s’impose de façon indubitable et définitive. Même alors, les apparitions ne sont pas des objets de foi, au même titre que les dogmes, tant s’en faut, et une entière liberté est laissée aux fidèles d’y croire ou pas. Il est pourtant un message qui s’impose naturellement et dont l’évêque du lieu semble convaincu : celui d’un message de fraternité de tous au regard de Dieu. Le père Bassil a par ailleurs fait imprimer, sur un grand drap qu’il a tendu sur la façade de la petite chapelle, le message de la Vierge de Pontmain, "Mais priez mes enfants (...) Mon Fils se laisse toucher", une invitation à une prière généreuse et confiante qui est de tous les temps.
 
Les statues miraculeuses
Le fait que la Vierge choisisse de faire signe par le moyen d’une statue la figurant, pour être surprenant, n’en est pas moins courant. Dans l’histoire de la sainteté, l’exemple le plus célèbre d’une statue qui s’anime se trouve dans la vie de sainte Thérèse de Lisieux, à qui une statue de la Vierge a souri le 13 mai 1883. On ne manque pas d’exemples, au Liban, de statues et d’icônes qui se transforment en théophanie par de guillements. Des statues et des icônes qui versent des larmes, exsudent du sang et, plus souvent, de l’huile. L’exemple de la statue de Rmeich (Liban-sud), dans les années 70, n’est pas le moins impressionnant. On se souvient aussi de l’émotion provoquée par le suintement de l’icône de la Vierge, en l’église Saint-Georges des grecs orthodoxes, à Kousba (Liban-nord). Fraudes et supercheries ne sont pas exclues, en la matière. Mais en général, la supercherie ne résiste pas à une enquête solide sur les données physiques d’un phénomène comme sur la moralité des protagonistes. En fait, dans un pays comme le Liban, les icônes ou statues miraculeuses abondent, aussi bien dans les sanctuaires que dans les foyers. Ainsi, cette icône de la Vierge trônant dans un appartement d’Achrafieh (Beyrouth), qui exhalait un parfum d’encens, au plus fort des bombardements, durant la guerre.

Un article d’un volumineux "Dictionnaire des miracles et de l’extraordinaire chrétien", paru chez Fayard, explique bien ce qu’est une icône miraculeuse. Selon la théologie orthodoxe, l’icône est reconnue comme signe et non pas comme un simple symbole. Elle est chargée d’une "énergie incréée" ayant sa source dans l’Esprit Saint. Dieu n’y est pas présent dans son essence, mais dans son énergie, sa grâce, qui descendent et couvrent celui qui entre en contact avec elle. On pourrait s’interroger sur ce qui distingue une icône miraculeuse d’une icône normale. La réponse est : rien. Ou bien, il n’y a pas d’icône normale. C’est-à-dire que toute icône est potentiellement miraculeuse, parce que sainte.

(Source: l'Orient-le Jour)

Le sandwich le plus long du monde

Le sandwich le plus long du monde (14 août 2004)

Des villageois de Kfar Qatra, au Liban, ont composé un sandwich de 720m qui pourrait entrer au Livre des records comme le plus long du monde, a estimé samedi le maire adjoint de la municipalité, George Maalouf.

Plus de 700 personnes ont participé à la fabrication de ce casse-croûte au labneh, un fromage au yaourt libanais, selon M. Maalouf, qui a précisé à l'Associated Press qu'il avait fallu utiliser 3500 tranches de pain, 140kg de labneh, 21 000 olives, et 280kg de tomates et concombre.

Le sandwich a ensuite été coupé en 14 260 morceaux et distribué à l'assistance, y compris aux représentants du Livre Guinness des records et aux responsables libanais présents.

Selon George Maalouf, le précédent record était détenu depuis cinq jours par l'Italie, qui avait battu celui de 322,5m inscrit dans le Livre des records à la date du 16 septembre 1979.
(Source: Cyberpresse.ca ; Photo: AFP).